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Le Petit Marseillais, 6 mai 1907

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Le Petit Marseillais
6 mai 1907


Extrait du journal

Les propagandistes de l’hygiène so ciale ne font pas fausse route en s’occu pant de l’enfance ; ils cheminent sur un terrain solide et ils suivent une voie jalonnée. Chaque jour, nous sommes un peu moins ignorants des origines et des commencements des maladies évitables, de celles qui débilitent l’individu et appauvrissent la race. Et cette moisson d’observations, de notions nouvelles, ne doit pas être perdue. Nous avons, tous, le devoir d’en faire notre profit, en nous accoutumant de plus en plus à prévoir et à prévenir. Ces deux mots reviennent souvent, par la force même des choses, dans le langage pratique, parce qu’ils correspondent à des idées essentielle ment modernes. L'incurie est le fruit de l’ignorance. Ceux-là qui savent ont perdu le droit de s’endormir dans une sérénité trompeuse et coupable. Il est une constatation qui prend cha que jour plus de force et d’ampleur, c'est que, au point de départ des princi pales affections meurtrières, des erreurs ou des fautes ont été commises. Une in disposition ou une prédisposition initiale a été négligée et l’avenir est compromis, peut-être irrémédiablement ! Le moindre effort de vigilance eût détourné le péril. Est-ce qu’un tel effort dont l’efficacité doit être si grande ne s'impose pas au civisme éclairé de tous, des particuliers et des pouvoirs publics ? Evidemment, pour cette surveillance sanitaire et préventive des enfants, la responsabilité familiale est la première en jeu et souvent la seule en cause. Cela n’empêche pas l’Etat de remplir son devoir et d'exercer ses attributions. Durant toute la période scblaire, cet enfant, qui n’échappe pas à l’autorité de ses parents, fréquente l’école où, pour plusieurs motifs, il est interdit à l’Etat de se désintéresser de sa santé. Le pre mier de ces motifs, et le plus impérieux, est d’éviter le contact entre des écoliers bien portants et un élève atteint d’une maladie transmissible. A elle seule,cette préoccupation nécessite le contrôle mé dical des écoles, si important à quelque point de vue qu’on l’envisage. En dehors de l’intérêt qui s’attache à la prophylaxie proprement dite, le coup d’œil du médecin jeté à l’intérieur de Fecôlé a d’autres avantages. En fin d’année scolaire, aux vacances, les élè ves chétifs, débiles, souffreteux, sont envoyés au grand air. Encore faut-il les connaître et les distinguer. On se demande pourquoi cette sélection acci dentelle ne serait pas régulière et per manente. L’inspection médicale des éco les et des écoliers répond à cette néces sité. U est urgent de l’organiser partout sur de fortes bases et il faudra que l’Etat en fasse une obligation dans les plus humbles villages comme dans les plus grandes villes. Du moment où les écoliers sont exa minés, observés, il est tout naturel de les suivre du commencement jusqu’à la fin de leurs études. Le médecin de leur famille s’en chargera sans doute, s'il en est prié, et il a toute compétence pour le faire. Mais combien de parents ne recourent à l’homme de l’art qu’en cas de maladie déclarée et combien aussi, hélas ! en sont réduits à réclamer en cas de besoin, l'assistance medicale gra tuite ? Dans ces conditions,la visite périodique de tous les écoliers, quels qu’ils soient, devient une précaution nécessaire et* les hygiénistes comme les pédagogues ne se bornent pas à réclamer un examen rapide et superficiel. A leur avis, le sou venir de cet examen risquerait de se perdre, s’il n'était pas fixé matérielle ment. C’est de là qu’est venue l'idée de constituer, pour chaque élève, pour chaque collégien, pour chaque lycéen, le carnet scolaire de santé. Et d’utiles, d’heureuses initiatives se sont produi tes, à l’étranger et en France même, à Nice et ailleurs....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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