Extrait du journal

Notre pays présente cette heureuse particularité d’être à la fois industriel, commercial et agricole. Nos mines, nos métallurgies, nos tissages, nos indus tries de luxe, nos articles dits de Paris font vivre des milliers et des milliers de travailleurs. Quant à nos grands ports, Marseille, Bordeaux, Nantes, Le Havre, ils n’ont pas de peine à démontrer le pro digieux développement de nos transaotions commerciales. Toutefois, il importe de ne pas perdre de vue que c’est notre agriculture qui forme la base la plus solide de notre armature économique. Non seulement la diversité et la quantité des produits du sol sont presque suffisants pour assurer l’existence de la nation — ce qui est pré cieux en temps de paix et plus encore en temps de guerre — mais la fertilité de nos champs nous vaut des récoltes faci les et exceptionnellement rémunératri ces. Ces récoltes, il importe de les accroître par un meilleur rendement de la terre, par le perfectionnement de l’ou tillage, par le développement de la science culturale. Bon an mal an, il faut 90 millions de quintaux de blé pour l’alimentation an nuelle de la France. Cette production, nous devons l’atteindre ou la dépasser les bonnes années ; nous devons nous en approcher quand la récolte est mau vaise. Nous éviterons ainsi les achats onéreux que nous sommes tenus de pra tiquer à l’étranger. De plus, par l’abon dance des blés répandus sur le marché, nous parviendrons, sans doute, à lutter victorieusement contre la spéculation des intermédiaires, dont souffrent à la fois le producteur et le consommateur. A ce dernier, les boulangers imposent un lourd tribut et ils réalisent, à Paris tout au moins, des bénéfices inadmissibles. En juin dernier, le ministre de l’agricul ture a fourni à la Chambre des députés...