Extrait du journal

aveugle. Avant moi. Et puis elle est morte... les ulcères du cactus, vous savez... ils sont « malicieux ». " ... Car parfois, il mêlait à son malgache des mots qu’il empruntait à l’anglais, ce qui faisait un curieux effet. Je lui dis : _ m — Mais vous aussfu vous finirez par attraper ces ulcères. C’est fatal. — Je suis entre les mains de Dieu... Il en sera selon sa volonté ! — Tout ça pour six pouilleux de Mahafales en dix ans ! Vous feriez mieux de vous en aller. — Ma place est ici : un jour la lumière viendra. « La lumière ! Ses yeux qui ne voyaient plus, et il annonçait une lumière surnaturelle ! Je lui dis : — Il n’y a pas que vous ! Votre fille, monsieur Saknussen, votre fille !... Elle aussi perdra la vue !. Elle aussi peut mourir. C'est une question de temps !... — Une question de temps, oui... — Je me mêle de ce qui ne me re garde pas, mais je ne puis m’en -em pêcher : il faut la faire partir d’ici, la faire partir le plus tôt possible ! — Je me ie suis longtemps de mandé. J'ai prié pour être éclairé... Non ! Le Seigneur a besoin d’elle, ici, parce qu’il a besoin de moi, et que je ne puis plus rien faire sans elle. Interrogez-là, si vous voulez : elle vous dira qu’elle sait où est son devoir. — .Te suis parti le lendemain, con clut G... La fille de Saknussen me salua d’un air gai. Oui, d’un air gai!... Condamnée à la cécité et à la mort, et gaie ! Si j’avais osé, je l’aurais enlevée de force. Et, quant à son père, je me demande encore si je dois le considérer comme un saint ou comme un criminel....