Extrait du journal

pour affaiblir notre race Nous avans demandé à M. Gaston Riou qui revient d'Allemagne avec un convoi d'infirmiers, après un an de captivité, ses impressions sur la vie et le traitement des Français détenus en Allemagne. Voici le premier article de la série qu'il, a réservée au Petit Parisien dans sa forme modérée, il constitue contre l'Allemagne un formidable réquisitoire. Je connaissais l'Allemagne. Je m'étais entretenu plusieurs fois avec quelquesuns dîô plus illustres signataires du factum des Intellectuels. J'avais pu constater que les Germains les plus disparates, leurs classes sociales le plus rageusement ennemies, s'accordaient sur un point le droit de l'Allemagne à la primauté mondiale. Ils avaient beau me parler de paix, je n8 doutais point qu'en Europe, parmi des nations majeures et libres, justement jalouses de leur indépendance, une telle volonté d'hégémonie ne dût entrainer forcément la guerre. A Berlin, notre ambassadeur, M. Jules Cambon, en avait la certitude. A Munich, c'était en avril 1913, le premier économiste allemand, M. Lujo Brentano, m'avait déclaré, après un exposé de deux heures, dont j'ai conservé les termes exacts. qu'il ne resterait bientôt plus de choix à son pays qu'entre la guerre et la banqueroute....