Extrait du journal

UNE GRACE On ne peut dissimuler un certain malaise de l'opinion devant la réponse faite aux manifestations très nettes des jurys de cours d'assises ces jurys réclament le maintien de la peine de mort comme le seul moyen efficace d'arrêter l'effroyable montée du crime et ce sont, constamment, des mesures de clémence. La fréquence de ces grâces accordées à des condamnés ne laisse pas d'être un peu déroutante. Dans l'état présent, la peine de mort étant suspendue, sans que les autres pénalités aient été modifiées, les malfaiteurs, qui n'hésitent pas à aller jusqu'à l'assassinat, ont la partie belle. Le bagne ne les effraye guère, et le hagne est le seul châtiment qu'ils aient à redouter, puisqu'on n'a même pas discuté encore la peine, plus sévère que les travaux forcés, qui remplacerait l'échafaud. Il est manifeste que les criminels, sachant qu'ils courent moins de risques qu'autrefois, profitent de ce relâchement passager des lois. Il est assez singulier que la répression fléchisse, tandis que les attentats se multiplient....