Extrait du journal

j Kyoto, 16 mai (via Northern). ' C'est ce matin seulement, dans cette paisible ville de Kyoto, antique cité de temples et de jar dins, que m'arrive la foudroyante nouvelle de l'assassinat du premier ministre Inukaï. Je le revois tel qu'il m'apparut lors de la dernière session de la Diète, fin mars, accro ché à la tribune comme à une épave, tout petit et fragile, courbé par l'âge, mais tenant vaillamment tête aux violentes interpellations de l'opposition. D'après de brèves dépêches lues dans les journaux japonais car les journaux japonais de langue anglaise ne paraissent pas le lundi hier, vers 5 h. 30 de l'après-midi, huit officiers, portant les uns l'uni forme de l'armée, les autres l'uni forme de la marine, et arrivés dans deux taxis, se présentèrent dans le cabinet de travail où M. Inukaï lisait et tirèrent leurs revolvers. Attendez ! cria M. Inukaï, je suis prêt à causer avec vous. Les officiers ne répondirent pas. Quelques coups de feu retentirent et les meurtriers sortirent aussitôt. Le ministre tomba. Quand on se précipita à son secours, il dit seule ment d'une voix entrecoupée : « Ne...