Extrait du journal

A l'heure de 3 plus angoissantes difficultés financières qui auraient exigé plus que jamais le maintien des mêmes hommes dans les mêmes fonctions, la haute administration des Finances a donné un malheureux spectacle d'instabilité. Les postes directeurs ont changé constamment de titulaires, plusieurs fois même en .une seule année. En six ans, de 1920 à 1926, cette haute administration a subi, du fait des démissions, autant de pertes que de 1914 à 1918 du fait) de la guerre. Si les vieux agents des contri butions indirectes sont demeurés au contraire dans l'enregistrement, 610 agents ont) démissionné en sept ans ; dans les contributions directes, 80 par an contre 20 avant 1914, la crise de départs s'accentuant de 1920 à 1926, épargnant les jeunes généra tions mais frappant, de plus en plus, les fonctionnaires expérimentes, à l'heure où ils seraient devenus aptes à commander. A la Cour des comptes, trois fois plus de départs qu'avant guerre, 17 en six ans. A l'inspection des Finances, 74 départs depuis la fin des hostilités, pour un corps de 90 inspecteurs : une sortie de fuite loin de la fonction publique, grâce aux mille contacts du ministère, ,vers les établissements de crédit, les affaires industrielles, les grands magasins, le haut commerce. Le mal d'argent Il est évident que le mal d'argent exerce ses ravages du haut en bas de l'échelle, mais il atteint surtout les moyens et les grands fonction naires, car dès que leur rang s'élève, leur rémunération relative diminue. Alors que les surnuméraires, les adjoints à l'inspection, les vérifica teurs ont vu multiplier par quatre ou cinq leur traitement nominal d'avant guerre, les fonctionnaires supérieurs n'ont vu croître les leurs que de 200, de 150, parfois de moin 3 de 100 0/0. La progression du gain se ralentit donc quand augmente la valeur de l'agent, et avec cette valeur, les offres tentantes des sociétés privées. Comparaison avec l'étranger...