Extrait du journal

Le « critique d'art a, qui se trouve derrière lui, le nez plus culotté que jamais, le renseigne Montesquieu, c'est un gars à qui qu'tu dois la liberté. Mais tu t'en doutes pas. Ah misère Je vous ai cité le crieur, les brocanteurs et le critique d'art »j parce qu'ils donnent assez bien! l'atmosphère. J'assiste à une vente populaire dans une salle du rez-de-! chaussée. Les gens s'entassent, se pressent, se bousculent se superposent dans un air à peu près irrespirable et qui, en tout autre endroit que l'hôtel Drouot, déterminerait des asphyxies immédiates. Il y a des clients juchés sur des armoires d'autres couronnent de branlants édifices d'ustentiles et de meubles;' d'autres se tiennent suspendus aux barres de fer qui courent le long des murs. Cela monte par grappes jusque derrière le commissaire-priseur qui a l'air isolé au fond d'une cuvette. Quand je dis isolé, je suis d'ailleurs bien bon. Le fait est que cet isolement ne durera pas. Le flot, tout à l'heure, rompra les digues et viendra battre le bureau, si bien que le commissaire-priseur devra hurler et brandir son marteau en défense pour faire reculer l'envahisseur. Dans une vente ordinaire, il y a le public et le commissairepriseur avec, entre eux, des zones de neutralité à peu près respectées. Ici, l'étanchéité n'est plus. Tout le monde, du même mouvement, participe à l'action. et quelle action Le crieur annonce de nouveau Un encrier et une pendulette. Pourquoi cet accouplement et que cela peut-il donner ? Effectivement cela donne une tempête. Au premier rang, une mégère, ni plus énorme ni plus repoussante qu'une autre, mais qui semble être allée puiser des forces en un bistrot proche, met aussitôt une enchère 30 francs...