Extrait du journal

M. Sonnino n'aura sans doute pas éfé ému par les insultes de toute sa-rie que lancent à l'Italie, les articles des journaux berlinois et viennois, les communiqués et notes diplomatiques des deux chancelleries impériales. Le vocabulaire germanique a manifesté en l'espèce sa richesse singulière. On conçoit que le désastre moral subi par le prince de Bülow et par le baron Macchio ait provoqué chez nos adversaires, une exceptionnelle fureur, et que le peuple italien soit devenu désormais, pour les Teutons exaltés, le « plus grand ennemi » mais l'on ne se bat plus avec des outrages. Toutes ces démonstrations verbales offrent un caractère à la fois mesquin et comiaue les deux empereurs manquent de sangfroid, de dignité, de tenue, devant la mésaventure après tout prévue qui leur échoit. Leurs arguties dinlomatiques n'intéressent plus personne, et l'heure des débats stériles est passée. La Triplice devait être la victime de la crise européenne, et si les Allemands, et Autrichiens n'avaient pas été en proie à une invraisemblable outrecuidance et à une prodigieuse ivresse guerrière, ils auraient, dès juillet 1914, prévu la dissolution de cette alliance périmée....