Extrait du journal

LA RÉDUCTION du temps de service MÊME UN AN SEULEMENT MAIS AVEC DES CADRES M. Paul-Boncour, qui est nn esprit avisé, et dont la dialectique apparaît comme d'autant plus redoutable qu'elle se garde des violences et des arguments extrêmes usités souvent dans son parti, nous a prévenus, il y a quelques jours, ici même, que les socialistes feront opposition aux projets de loi déposés: par le ministre de la Guerre sur le recrutement de l'armée. La nouvelle n'est pas pour nous surprendre. Il y a, en effet, antinomie à peu près complète entre les conceptions sur lesquelles repose l'armement réel d'une nation obligée de veiller à sa sécurité, et celles dont découle l'organisation des milices dont, fidèle aux théaries naguère esqujssées par Jaurès, l'extrême-gauche persiste à vouloir tenter le dangereux essai. Cependant, sur les prémisses, telles du moins que les formule M. PaulBoncour, les partisans des deux systèmes ne peuvent que se "trouver d'accord. Ce sont, dit-il, les exigences de la politique extérieure qui doivent détermina'r l'effort national. C'est parfaitement exact. Seulement, de cette politique extérieure nous ne sommes pas seuls maîtres, comme le montrent les événements actuels. Tant que le traité de Versailles ne sera pas entièrement exécuté, et même quand il l'aura été, si cela arrive jamais, nous aurons affaire à une nation ulcérée, rageuse, ne rêvant que vengeance et capable de tout pour l'assouvir. M. Paul-Boncour croit pouvoir éviter tout danger en «.s'orientant résolument vers la paix par 1 organisation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, donc éloignés de toute aventure européenne ou coloniale ». Il me permettra de lui dire que cette formule ne conclut, en somme, qu'à un engagement unilatéral....