Extrait du journal

Quand le franc fut relevé, puis {stabilisé, l'expérience des épreuves ;que les Etats étrangers avaient subies après l'assainissement de leur propre monnaie nous aver tissait de certains risques à pré voir concernant notre activité éco nomique. Ces risques se manifeste raient, pensait-on, par le fléchisse ment du revenu des impôts, au quel l'inflation avait donné un volume artificiel ; par la hausse des prix intérieurs, lesquels ten draient à rejoindre un niveau égal à celui des prix de l'étranger, les uns et les autres étant désormais en dépendance d'une valeur com mune, la valeur de l'or ; enfin par le déficit de notre commerce, qui perdrait, précisément, l'avantage qu'il possédait auparavant, de prix plus bas que les prix étrangers. Nous sommes, aujourd'hui, en mesure de comparer utilement la réalité aux prévisions de naguère. On travaille autant mais on gagne moins Le rendement des impôts tra duit un double phénomène, très instructif : te produit des impôts indirects, autrement dit des im pôts' qui sont perçus sur les mar chandises et leur circulation, tend à augmenter ; au contraire, le produit des impôts directs, perçus sur la fortune et le revenu des contribuables, tend à diminuer. Que signifie ce double phéno mène ? Il signifie que le mouve ment des affaires et l'activité du travail ne faiblissent pas, mais que les affaires et le travail rap portent, toutes recettes et dépenses balancées, un gain moins élevé que naguère. En grossissant les choses, on dirait : le contribuable a autant d'occasions d'affaires ou de travail, mais, relativement, gagne moins. pomment cela se fait-il ? La cause est la suivante : les prix montent lentement, ce qui pousse les gens à couvrir leurs besoins et à acheter, donc à exciter les affaires ; mais comme la quan tité de papier-monnaie n'est plus artificiellement grossie par l'infla tion et que l'impôt en absorbe une bonne part, la hausse dès prix mange directement, qu'il s'agisse des entreprises ou des individus, le revenu net de chacun....