Extrait du journal

C'est le mot de~« rentrée » qui est le mot le plus prononcé en ce moment. Il ne sonne pas également bien à toutes le,s oreilles. S'il signifie, pour les hommes, la reprise des efforts, de la lutte qui est la vie même, le réveil des ambi:tions, il paraît mélancolique aux petits. Pourtant, comme disait gravement un collégien de douze ans à son frère cadet, qui n'avait pas sa résignation, « s'il n'y avait pas de rentrée, il n'y aurait pas de vacances n. Raisonnement irréfutable Au demeurant, cette rentrée de classes, on la rend moins sévère qu'autrefois, au temps où le collège était presque une caserne, reste des vieilles conceptions napoléoniennes, laissant de -longues rancunes, parfois. On y a mis plus de bonne grâce, et plus d'intelligence aussi de l'âme de l'enfant. Le tendre et prenant poème de Sully-Prudhomme sur les écoliers, le plus universellement célèbre de son œuvre, peutêtre, a exercé insensiblement une action heureuse sur les méthodes d'éducation. La meilleure des disciplines n'est-elle pas la discipline consentie?...