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Le Petit Troyen, 22 juin 1890

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Le Petit Troyen
22 juin 1890


Extrait du journal

Oh! c'est trop qu’elle souffre! Oh ! c’est trop qu’elle (pleurel Sommes-nous impuissants, n'aurons-nous plus notre Restons-nous condamnés au tourment infini [heure, De la voir s’épuiser d'une lente agonie ? Réveillez à la fois son cœur et son génie, 0 Combattants de Champigny ! Cliampigny ! Ce fut là votre belle journée : On crut que vous aviez changé la 'destinée Et soufflette le sort ingrat qui nous fuyait. C'était l’espoir naissant, c'était presque la gloire, Car vous tendiez la main aux soldats de la Loire... Et de Heike était inquiet. Paris joint Orléans... Allons, qui vous arrête? En ayant! En avant!.... Mais non, c’est la retraito Que l'on entend sonner dans la voix du clairon.... Eux-mêmes, les blessés protestent et se lèvent ; Ils sont tombés, mais non vaincus encore : ils rêvent La vengeance, et non pas l’affront. Toujours liôlas! toujours la panique fatale! Los chefs ont de nouveau fermé la capitale Sur les élans où bout votre sang généreux ; Frères, quand cesseront les vaines sentinelles Qui font sur le rempart les heures éternelles ? Mais la porte s’ouvre : à Bagncux l Ah ! ce n’est point par vous, dans la sombre eponée, Que la France, un moment, pourrait être trompée : Un contre quatre, deux contre dix, en avant! Bagncux ! Ce nom banal de village naguère, Vous l’inscrirez demain aux fastes de la guerre Du.rouge pur de votre sang. Vous aurez, ô héros ! la défaite sublime, Celle qui donne mieux que le trophée opime Et la gloire sans tache et l'immortalité. Souriez, lèvre ouverte, en fermant la paupière, 0 paysans obscurs, nobles comme Dampicrro Lorsque vient la postérité ! IV Non, non ! l'oubli dans sa nuit noire Ne vous ensevelira pas : Chers morts, vous vivrez dans l'histoire, Illustres par votre trépas. Bien tomber est la grande chose, Plus tard, on vous relèvera; Vaincus de la plus sainte cause, Vous aurez votre apothéose Dont tout un peuple rêvera. Sous le bleu du ciel qui flamboie, Dans les parfums de Prairial, Un jour sur la place de Troye, Martyrs de l’amour filial, Enfants de la Patrie austère, Vous aurez votre monument ; Superbe, il sortira do terre, Disant a tous qu’on ne peut taire Le sublime du dévoûment. L’artiste que la gloire enflamme Mêlera le bronze au granit, Il y fera passer son âme Qii’à la votre la France unit. Los poètes de la Champagne Vous chanteront avec émoi ; Fils de la ville ou la campagne, Laissez donc que les accompagno Un nouveau venu comme moi. Cent drapeaux teindront la lumière De l’éclat de leurs trois couleurs; Autour du bronze et de la pierre Monteront des vagues de fleurs; D’une destinée héroïque Cent mille cœurs seront jaloux, Et la grande foule stoïque Criera : « Vive la République ! « Vive la France et gloire à tous ! > Maxim b RUDE....

À propos

Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.

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