Extrait du journal

Le bruit de la mort de l’ami du peuple s’était semé avec la rapidité d’une comn-.olion électrique par des hommes qui couraient éperdus de quartier en quartier. Tout Paris s’arrêta frangé de stupeur au récit de cet attentat. Il sembla que la république eût tremble, ou que des événement inconnus dussent éclore du meurtre de Marat. Des députés, pâles et frémissant, entrant à la Convention et interrompant la séance, jetèrent les premières rumeurs de l’avènement dans la salle. On se refusa à croire à un sacrilège. Le commandant-général de la garde nationale Hcnnot, vint bientôt confirmer la nouvelle. — « Oui trempe, e, » tous, dit-il , Marat est mort assassiné par une jeune fille qui » se glorifie du coup qu’elle a porté. Redoublez de vigilance » sur vos propres vies. Les mêmes dangers vous environnent » tous. Méfiez-vous des rubans verts, et jurons de venger la > mort de ce grand homme ! » - Les députés Maure, Chabot Drouet et Legendre membres des comités du gouvernement sortirent a I instant de la salle et coururent sur le théâtre du crime. Ils y trouvèrent la fouie grossissante, el Charlotte répondant aux premières interrogations. Ils restèrent confondus et muets a l aspect de tant de jeunesse, de tant de beauté sur le visage, de tant de calme et de résolution dans les paroles jamais Je crime n'avait apparu sous de pareils traits à l’esprit dés hommes. Charlotte semblait le transfigurer tellement à leurs yeux, que, même à côté dn cadavre, ils furent attendris sur l’assassin....