Extrait du journal

Dans l'exécution du plan général •qu'avait, dès cette époque, établi la diplomatie fasciste, les accords de janvier 1935 ont été un remarquable début. Avec une naïveté, une ignorance «u une présomption dont la démonstration est maintenant achevée, M. Pierre Laval a pu les célébrer comme «ne « liquidation définitive » des litiges franco-italiens. Mais ils n'avaient en réalité pour but que de donner le j change à la France, tout en lui arrachant lin premier ensemble de conces- I fiions, et en obtenant d'elle un consentement au moins tacite à la mainmise italienne sur l'Ethiopie. Ce consentement, M. Pierre Laval l'a donné sans consulter ni informer le pays, sous la [forme d'un acquiescement à l'expansion économique de l'Italie en Ethiojpie. Mais fort de la situation Incroyable où celui qui allait devenir le chef du gouvernement français s'était mis en gardant le secret sur ses tractations de Rome, le Duce n'a pas hésité jfr aller hardiment de l'avant et à substituer la conquête militaire à la conquête économique. Ainsi a-t-il conquis (l'empire qui est maintenant sa base de départ en vue de la réalisation, aux dépens de la France, des buts qui constituent la seconde étape de son programme. Sanglante leçon pour le ministre des Affaires étrangères qui, en janvier 1935, lui a ainsi ouvert les portes de l'aventure ! Mais aussi précédent à méditer pour tous ceux qui croient qu'en jetant de lointains empires en pâture à l'expansionnisme des dictatures l'on apaise leur faim et l'on détourne de nous leurs ambitions !...