Extrait du journal

L'attention se fixera surtout, sans doute, sur le texte relatif à la situation politique. On ne peut se flatter de couper court aux équivoques quand elles sont entretenues par la malignité, l'envie et l'intérêt. Pourtant je me demande comment on va s'y prendre cette fois pour chercher des arrièrepensées ou des échappatoires dans le « mandat donné au groupe parlementaire ». Le Conseil National a formulé ce mandat avec une force et une précision de termes propres vraiment à éclairer tous les recoins et à calfeutrer toutes les issues : renversement de M. Laval, complaisant ou complice du fascisme en France, complaisant ou complice du fascisme en Europe ; constitution nécessaire d'un gouvernement de Front Populaire ; définition de ce gouvernement ; initiative socialiste toujours prête ; collaboration socialiste garantie à tout gouvernement qui s'engagerait à en finir avec les ligues factieuses, à soumettre les oligarchies financières mettant la panique au service du fascisme, à dissoudre le Parlement. Cette résolution paraîtra plus claire et plus énergique encore si l'on se rend compte que « l'atmosphère » dans laquelle elle fut votée est celle de la bagarre sanglante de Limoges. Le Parti est à bout de patience, et il se rend compte que toute la France républicaine est excédée et résolue comme lui....