Extrait du journal

J'INTRODUIS une digression dans mon récit. Un journal officieux a publié hier matin une grave nouvelle qu'à vrai dire notre confrère Ce soir s'est déjà cru en mesure de rectifier. Le gouvernement espagnol aurait notifié à Paris et à Londres que, si les rebelles répétaient leurs bombardements sur les villes ouvertes, comme Valence ou Barcelone, il userait désormais de représaille. Mais les avions gouvernementaux n'iraient pas jeter leurs bombes sur les villes occupées par les. rebelles. Pourquoi répondre à l'horreur du fratricide par la même horreur; pourquoi frapper des innocents et probablement des amis secrets ? Non, la représaille atteindrait les vrais coupables. Elle porterait plus loin, là d'où viennent les appareils, les pilotes et les bombes, de l'autre côté de la Méditerranée : à Gênes, à Naples, à Rome....