Extrait du journal

mander à madame où il fallait placer le portrait. — Dans le cabinet de monsieur, répon dit Mme Rodier. A l’heure du dîner, quand Max rentra, il fut tout étonné de voir sa femme qui, du haut de la muraille, juste au-dessus de son bureau, lui souriait... en peinture. — Pourquoi ce portrait est-il là, de manda-t-il. — Parce que madame l’a ordonné, ré pondit le clerc. — Ah ! c’est comme cela! pensa l’époux d’Antoinette. C’est une lutte flagrante! Elle a une telle antipathie contre ce brave Lucien qu’elle proscrit ses œuvres de mon salon! Mais nous verrons qui l’emportera de mon amitié ou de sa haine. Puis, tout haut : — Décrochez cette toile, je vous prie, et placez-la dans le salon, au dessus du pianoforte, comme dit élégamment monsieur son père. Quand cet ordre fut exécuté, Max ne put s’empêcher de sourire, en songeant à la mine vexée qu’allait faire sa femme. — Voilà ce que j’appelle un acte de vi gueur! se dit-il. Et il se frotta les mains de satisfaction. 11 y avait de quoi ! XVI l’ami de la maison. Cinq ou six mois s’écoulèrent sans qu’il survint de changement notable dans la situation de nos personnages. M. Dubuisson allait presque chaque jour à l’étude ; il se chaufiait au grand poêle,...