Extrait du journal

veuse ; un rayon le colère traversa son regard, et, d’un pas ferme en apparence, elle s’en alla droit vers la porte. Lucien allait la suivre. — Ne vous dérangez pas, lui dit-elle, je trouverai bien le chemin. Au moment où la portière en tapisserie allait retomber sur elle, Antoinette se re tourna une dernière fois... Lucien, à bout d’énergie, venait de s’asseoir, le coude gauche appuyé sur le dossier du fauteuil et le front dans la main. Tout à coup, par une brusque d( termi nât ion, la jeune femme revint sur ces pas, et, se campant résolument devant l’artis te. — Eh bien non ! dit-elle, je ne m’en irai pas sans autre explication. Qu’a vais-je fait? En quoi avais-je mérité que vous partissiez pour l’Italie sans daigner m’écrire, sans daigner m'écrire, sans me signifier votre détermination, sans reprendre loyalement votre liberté en me rendant la mienne ? — Mais je vous ai écrit dit Lucien. — Je n’ai rien reçu. — Est-il possible ?... Vous receviez mes autres lettres, et je m’étais servi du même expédient. — Jusqu’au jour où j’ai appris votre dé part, je n’avais pas manqué un seul soir de visiter notre cachette. - - A quoi bon, madame, avoir recours à ces subterfuges ? Pourquoi vous disculper puisque je ne vous accuse pas? dites tout uniment que vous ne m’aimiez plus, que vous en aimiez un autre ; ou plutôt ne di tes rien, ne venez pas insulter à ma dou leur, à mon découragement, à mes re gret... Ne vous exposez pas à ce que je sor te de la modération que je suis imposées.....