Extrait du journal

Nous avons-annoncé ce matin un événement regret table : le rejet à la deuxième lecture,par la chambre des lords, du bill des juifs à une majorité de 49 voix.La pai rie lie cède jamais à la raison ; quand elle accepte un progrès, c'est comme contrainte par une force majeure. Or, la majorité qui avait accueilli dans les communes le bill présenté pour la troisième fois par lord Russell n'ayant pas été assez considérable pour faire pressentir un danger actuel si ce bill était repoussé, la haute cham bre a donné un libre cours aux préjugés d'un autre âge dont elle est animée. Les choses se sont d'ailleurs ainsi .passées pour la réforme électorale, pour l'abolition des corn-laws, pour la réforme judiciaire, en un mot pour tout ce qui porte l'empreinte du progrès. Notez bien cependant que l'aristocratie anglaise est, de toutes les aristocraties anciennes,, ou nouvelles, la moins déraisonnable. Elle ne cède jamais volontaire^ ment, jamais de bonne grâce; mais, après tout, elle cède...