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Le Siècle, 28 février 1840

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Le Siècle
28 février 1840


Extrait du journal

La cour ne veut pas absolument comprendre qu'après avoir eu le tort irréparable de faire présenter, dans une question personnelle à la famille royale, un projet de loi que la chambre, sous peine de manquer ! ses devoirs, devait repousser, il n'y avait qu'une attitude convenable et digne : celle du silence. L'opinion unanime qui s'é tait manifestée au-dehors, et que la conviction de la majorité par lementaire n'a fait que sanctionner sur des preuves complètement décisives, était un avertissement «le plus de l'inopportunité de ces plaintes, dont la folle exagération a été jusqu'à comparer l'assem blée la plus débonnaire qui fut jamais, une assemblée qui s'effraie de son propre pouvoir, qui trop souvent abandonne ses droits et qui compte,dans son sein cent soixante-dix fonctionnaires, jusqu'à la comparer, ilisons-nous, au tribunal- de sang qui, dans les jour nées de la terreur, condamnait à mort, à titre de suspects, des fem mes, des vieillards et de pauvres enfàns sans les entendre. Uùe fois qu'on est arrivé à ce degré d'absurdité on peut tout dire sans avoir à craindre la contradiction, car à qui viendra-t-il à la pensée de nier sérieusement toutès les monstrueuses folies qui passent par la tête des courtisans désappointés dans le délire où les a jetés,un acte de bon sens qui les désespère sans les instruire ni les corriger? Nous "renonçons, quant à nous, à suivre dans ses aberrations cette dou leur dont le sujet est si bas et dont les accens sont tout à la fois si aigres et si lamentables. Seulement bous ne souffrirons pas qu'à force de répéter la même calomnie sur les circonstances qui ont accompagné le vote de la chambre, on finisse par lui donner aux yeux des personnes crédules une apparence de vérité. Le Journal des Débats, qui ne se lasse pas de revenir sur le même sujet, consacre aujourd'hui encore deux grandes colonnes à démontrer que le rejet de la loi de dotation sans débat contra dictoire a été le résultat d'une coupable manœuvre et constitue de la part de la chambre un outrage direct à la royauté. Ce qu'on gagnerait à bien constater, en prenant pour ainsi dire l'Europe à témoin, que le pays, la presse, le corps électoral et la chambre se sont entendus pour humilier et insulter la couronne, en vérité nous ne le comprenons pas ! Mais c'est là un odieux et stupide menson ge , et rien n'est plus facile que de le prouver. . Vous n'admettez pas, dirons-nous à nos adversaires, que les ora teurs de la gauche, avant que la majorité dans une première épreu ve eût manifesté ses intentions, se soient abstenus par convenance et par respect. Eh bien! soit, il n'y avait de leur part que de la tactique, si vous le voulez ; ils agissaient ainsi par un calcul que vous appelez habile, et qui dans tous les cas était légitime ; mais...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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