Extrait du journal

de son enfant; elle lui a cassé ainsi deux dents ; elle lui défonçait le crâne à coups de sabot, l’attachait au pied du lit avec un collier de chien ; un jour qu'il avait sali son pantalon, elle i* plongé tout nu dans un baquet d’eau froide et l’y a laissé pendant une heure, la fenêtre ouverte. Cette femme a, paraît-il, l’excuse do l’alcoolisme ; elle s’enivre. Son mari s'est séparé d’elle, emmenant sa fille aînée ; le tribunal, en se montrant si in dulgent, a peut-être jugé que le mari devait rester à son poste et protéger ses autres enfants ; car enfin, il faut bien une explication quelconque à cette con damnation dérisoire à huit mois de pri son, d’une femme coupable de tant do crimes sans cesse renouvelés. Lorsque le jugement a été prononcé, une voix, dans l'auditoire, s'est écriée : « Ce n’est pas assez ! » Cette voix a raison. Il y a une telle disproportion entre les crimes commis et le châtiment, que cette protes tation devait nécessairement sc faire en tendre. Est-ce que les législateurs, s’ils avaient le temps, aujourd’hui, de faire de bonnes choses, ne devraient pas son ger, sans plus tarder, à une loi qui pro tégerait efficacement les jeunes enfants contre des sévices exercés sans trêve par dos parents barbares, et qui ferait cesser cette inexplicable anomalie entre l’infanticide durement châtié et l’assas sinat à petit feu, c’est-à-dire pratiqué avec réflexion et préméditation ? Go n’est pas assez! Jean de Nivelle*...