Extrait du journal

Il est bon de multiplier les écoles et il ist louable d’y admettre les enfants dont tes parents n’ont pas de ressources. C’est là de la bonne démocratie. Le nouveau Conseil municipal parisien est bien éloigné de renoncer à ces traditions de ses aînés. Mais il voudrait, et personne ne l’en blâmera, que les bourses créées dans ses écoles ne fussent pas détour nées de leur emploi. Cela semble une chose toute simple et toute naturelle. Il paraît, si nous en jugeons par un bien curieux rapport de M. Camille Rousset, élu en mai dernier, que cette chose si normale n’est pas mise en pratique dans certaines écoles professionnelles. Les contribuables qui fournissent ces subventions intéressan tes ne seront pas considérés comme bien exigeants s'ils demandent que l’on veuille bien laisser les bourses aux boursiers comme les roses aux rosiers, ainsi que nous l'indique une vieille chanson. La découverte faite par l’un des nou veaux conseillers municipaux de Paris a causé quelque émoi. Si elle ne porte pas sur une grosse somme, elle n'en révèle pas moins une situation passable ment compromettante pour les anciens conseils et pour l’administration scolai re. Voici l'affaire dans sa simplicité. On a dit que c’était, seulement un lever de rideau. Depuis 1880, il existait à Paris une école professionnelle dirigée par une demoiselle Barberousse. Cette école, destinée aux jeunes filles, fut dotée de trente-deux bourses en octobre 1892. Ces trente-deux bourses représentaient une dépense totale de 7,040 francs. Elles devaient même disparaître par voie d’extinction dans la très louable pen sée de ne pas augmenter encore le nom bre déjà excessif des jeunes filles mu...