Extrait du journal

Il parait que le shah Soojah, au nom duquel les Anglais ont entrepris la guerre du Caboul, sera principalement appelé à profiter de leur retraite. On assure qu’il a été proclamé roi de l’Afghanistan. Ce résultat, qui n’était certes pas le but réel des efforts du gouvernement britannique, lui a coûté déjà depuis 1838, outre des sommes énormes, une perte de quinze mille soldats nationaux. Dans ics dernières affaires seulement, il compte 12à officiers morts sur le < Iiamp de bataille ou de leurs blessures, et 37 prisonniers, dont 10 à Caboul. 13 à Lughman, 2 à Futoo et 12 sur d’autres points. On conçoit le découragement que tant de désastres ont dû porter dans les rangs européens, en même temps qu’ils exaltaient le patriotisme des indigènes. Les Afreedis, assure-t-on, ont entassé les cadavres des soldats tués dans les montagnes ; ils en ont fait des py humides et les ont placés, en commémoration de leur terrible victoire, à l’entrée des défilés où ils l'ont obtenue. \tv jourii'hui pourtant, le pays est loin d’entrevoir un avenir tranquille et prospère, car les Anglais ne peuvent reculer devant la continuation d’une guerre devenue nécessaire à leur honneur et à leur puissance, et d’ailleurs cette calamité n’est pas la seule qui afflige ce malheureux pays : le choléra y sévit de son côté, et des tremblement de terre ont à plusieurs reprises désolé ses villes principales....