Extrait du journal

LETTRES DE LA PROVINCE Je ne veux pas différer un seul jour de vous marquer l’impression produite au premier moment par la mort de M. Thiers. La nouvelle à peine apportée par le télé graphe s’est aussitôt répandue de toutes parts. Je ne crois pas exagérer en disant que la mort du chef de l’Etat, d’un roi même, n’aurait pas causé en France plus vive ni plus universelle émotion. A part les fanatiques des partis (malheureusement nombreux), tout le monde a senti d’ins tinct qu’une grande force s’était retirée du milieu de nous : grande pour le dedans, grande aussi au regard du dehors. M. Thiers, officiellement, n’était plus rien depuis 1872 qu’un simple député; mais son nom était de ceux qui protègent un pays et un parti et qui aident-à « gagner des...