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Le Temps, 1 avril 1915

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Le Temps
1 avril 1915


Extrait du journal

Un peu d’Histoire ■ Prenant pqur thème quelques-unes des •‘observations 'présentées pdr, .M’., Briand, :à la Chambre, sur les nombreuses sociétés austroallemandes qui s’étaient constituées en France, nous indiquions qu’il serait injuste de faire remonter exclusivement la responsabilité de cette situation économique à nos commerçants et à nos industriels. Nous invitions tous ceux qui, membres des gouvernements et du Parle ment, ont orienté la politique fiscale et sociale de ce pays, à. faire leur examen de conscience. Cette orientation n’était guère pour encourager les initiatives privées et faciliter l’essor de la puissance nationale. Or, à en croire l’Action française, ce serait, paraît-il, la première fois que le Temps aurait tenu ce langage, et pour employer les termes mêmes de notre :confrèrc, qu’il mirait fait do tels aveux. ■ Cette appréciation fera sourire tous ceux qui savent l’attitude constante du' Temps/.Qu’on se reporte simplement aux grands débats, d’or dre politique, économique ou social, de cesvingt dernières années ; il n’en est pas un seul dans lequel les mêmes principes et les mêmes doctrines n’aiçnt été observés ici. Quels qu’aient été les problèmes posés : inquisition fiscale, retraites ouvrières obligatoires, rôle de la mutualité, exploitation de services pu blics’ par l’Etat, rachat de l’Ouest, équilibre budgétaire, enseignement, organisation com merciale, expansion de la France-; défense nationale, nous avons toujours mis en garde la démocratie contre toutes les'illusions socia-' listes ou jacobines, soutenu les droits des ci toyens, cherché .‘à développer 'te: personnalité huniaine, défendu Tordre public.,- l’épargne, la propriété individuelle, la justice et, pour tout dire d’un'-mol, la liberté. Convaincus que le régime démocratique ne s’accommode pas du silence des partis, estimant que la meilleure manière de servir la démocratie, c’est de lui rappeler ses devoirs, nous avons ramené sans cesse son attention sur les principes qui sont sa raison d’être. Loin d’être une marque de faiblesse, l’aveu de ses imperfections est encore un hommage rendu à sa force. Et la critique de certaines erreurs d’un régime qui a pour base et pour raison d’être la liberté, est simplement de notre part un acte de foi dans ses-possibilités de progrès indéfini. Par qùel singulier sophisme, IV1 dion fran çaise. en conclut-elle que nous appelons de nos vœux l’abolition du régime 'démocratique^ et la renonciation au « système funeste » qui « constitue le souverain par l’élection »? Le régime républicain a, d’abord, relevé le pays de désastres inouïs. Ce régime, qu’on ose dire « inerte, quand il n’est pas malfaisant », a en suite enrichi la France d’un empire colonial immense, formé avec une continuité de vues parfaite. Ce régime, qui serait caractérisé « par l’absence de volonté démocratique »,a vu enfin son alliance recherchée par les monarchies les plus fortes. En vérité, notre démocratie a fait ses preuves,- et sa vitalité défie toute attaque. - , •...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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