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Le Temps, 15 janvier 1896

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Le Temps
15 janvier 1896


Extrait du journal

frappait pas toujours juste; sans se sentir le moins du monde humilié, il déjeuna de bon appétit ,et annonça ensuite qu’il partait pour une longue promenade. — Dis où, insista de Vautrait : j’aime à sa voir de quel côté diriger mes recherches. — Dans les terres, disons Nacqueville et les environs, répliqua le jeune homme en dispa raissant. Colette était très fatiguée. Céphise et sa mère se trouvèrent seules dans un coin tran quille du jardin. L’air était calme, pas une feuille ne bougeait, hormis, de temps en temps, sous un petit frisson de brise venu du large et bientôt perdu dans les bruyères de la côte. Une atmosphère de force et de douceur régnait autour des Pavillons ; la respiration de la mer endormie, cette grande houle régulière défer lant sur le sable, portait au repos, presque au sommeil, comme une grande berceuse large ment rythmée. — Céphise, dit tout bas Mme Maubert, quand j’ai été malade, l’an dernier, lorsque Isaure est partie, dis-moi, mon enfant, ne m’as-tu donné que ton temps, ta fatigue, tes peines, tes veil les? Je me suis parfois imaginé, je ne sais pourquoi, que tu m’avais sacrifié tout cela, et quelque chose encore, quelque chose que per sonne n’a jamais su. Les yeux de la jeune fille se brouillèrent, un vertige traversa sa tête ; elle fut sur le point de prendre dans ses bras la mère adorée, la mère idéale, et de lui dire : — Oui, j’ai sacrifié pour toi plus que tu n’as jamais su, et, à présent qu’il revient, relève-moi de mon vœu de dévouement. Puis une fière pensée l’arrêta. Si pendant l’an née écoulée Carval l’avait oubliée? Il en était maître, assurément. Rien ne l’empêchait de chercher ailleurs ce que Céphise lui avait refusé. Oh ! s’il l’avait oubliée, quel abîme d'amertume s’ouvrait alors sous les pas de la jeune fille! Quelle vie désenchantée, décolorée serait la sienne ! Rien ne la consolerait, pas même le bien qu’elle avait fait. Si sa mère était restée valétu dinaire, condamnée au triste fauteuil qu’on roule dans lesjiHesd'eaux, elle eût appris, non sans...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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