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Le Temps, 18 février 1911

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Le Temps
18 février 1911


Extrait du journal

à l’accepter. Il ne faut pas lui en vouloir ; la chose lui paraît si naturelle! C'est en vain que je l’ai avertie de l’inutilité de ses résistances devant un amour qui t’a poussée à un parti désespéré et qui abolit en moi'tous les préjugés de ma race, ma mère est convaincue que tu lui donneras raison. « Vas en faire l’épreuve, m’a-t-elle dit. Lorsque, tu auras appris à Char lotte ce qu’il est nécessaire qu’elle sache, elle te montrera mieux que moi-même, dans sa pro fonde sagesse, que votre mariage serait à la fois une erreur et un malheur. » Avec une émotion grave, Charlotte prononça : — Je donne raison à ta mère. ' — Voilà une parole insensée! répliqua Géry. Pour nous épargner une crise, tu nous con damnes tous les trois à un chagrin sans terme et sans remède. Ma mère devra se priver à ja mais de ta compagnie, qui lui est si chère; et iioùs. nous porterons éternellement le deuil de notre amour. Puisqu’on parle raison, serais-je donc le seul raisonnable? J’ai bien examiné la conjoncture où nous sommes.-Ce n’est pas en restant passifs et en nous résignant que nous la dénouerons. Ma Charlotte, il faut être pratique, il faut trancher avec hardiesse les dif ficultés dont aucune dialectique ne vient à bout. Ma mère, c’est manifeste, ne nous donnera pas son consentement de plein gré, et moi je ne lui infligerai pas l’outrage impardonnable que la loi me permet. Non, je ne souffletterai pas. ses principes avec le papier d’un huissier. Je pré fère lui déclarer une guerre loyale, l’amener à capitulation par un de ces coups de force qui surprennent sans humilier. De son autorité vaincue nous en appellerons alors à sa ten dresse; et lu verras qu-’elle sera heureuse.de pouvoir, s’y réfugier. . Charlotte l’avait écouté, haletante, le front barré par un pli soucieux. — Géry, dit-elle, explique-toi : que veux-tu faire? . II répondit — Nous sommes libres. Notre ftge nous affranchit de toute contrainte légale. Viens avec moi. Allons à l'étranger, dans une grande ville... Aussitôt arrivés, nous en informerons ma mère j...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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