Extrait du journal

Si l’on examine au point de vue politique et par lementaire la discussion qui vient do se dérouler devant la Chambre, voici ce que l’on constate : quatre orateurs de l’opposition ont pris la parole, deux radicaux, MM. Cavaignac et Goblet, et deux socialistes, MM. Jaurès et Ernest Roche : or, loin de s’accorder entre eux, leurs discours se combattent et se détruisent pour ainsi dire les uns les autres. Qu’a déclaré, en effet, dans la séance de samedi, M. Godefroy Cavaignac ?'C’est que les paroles du président du conseil lui donnaient satisfaction et rendaient sans objet l’interpellation qu’il avait dé posée ; aussi l’a-t-il retirée. M. Goblet, au contraire, qui s’était inscrit dès samedi dernier, a vivement critiqué l’attitude du gouvernement et a exposé comment, suivant lui, l’affaire aurait dû être con duite. « Dans un débat de cette gravité, a-t-il dit, il convient à chacun des partis de cette Chambre de prendre la responsabilité qui lui appartient. » Qu’en faut-il conclure, sinon que le parti dont M. Goblet s’est fait l’organe n’a point, sur cette question, le sentiment du parti représenté par M. Cavaignac. D’autre part, entre le langage de M. Jaurès et celui de M. Ernest Roche, les divergences ne sont pas moindres : le premier s’est élevé surtout contre le huis clos et a demandé si, dans le premier procès, les formes légales avaient ôté strictement obser vées ; le second s’est indigné que l’on eût permis que la chose jugée fût remise en question....