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Le Temps, 26 septembre 1912

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Le Temps
26 septembre 1912


Extrait du journal

souffrances dû pauvre monde pourvu qu’ils empochent leurs dix-huit millions par an. Ce n’est pas juste! S’il y a un Dieu là-haut, il fau dra que ça change; ils seront punis un jour ou l’autre. Par exemple, pour le fret du houblon, je n’ai rien à dire. Deux cents la tonne, on ne peut pas appeler çâ un prix exagéré. Aussi je vais me faire un joli magot, et le petit rat rece vra son éducation dans le meilleur pensionnat de Bonneville, je vous en donne mon billet! Les jeunes gens prirent congé et ne tardèrent pas à atteindre Quien-Sabe qu’ils trouvèrent sens dessus dessous. Les préparatifs de la fêté avançaient rapidement, mais il y avait encore beaucoup à faire. Les murs peints en blanc de la vaste grange enfin terminée renvoyaient les rayons du soleil avec une réverbération intense; par les portes béantes on apercevait l’intérieur, vierge de couleur, répandant une bonne odeur de bois neuf et de copeaux. Tous les hommes du ranch s’activaient cqmme des fourmis pour décorer dignement le local; les uns, perchés sur des échelles, étaient en train de festonner arbres et façade de lanternes japonaises; à l’intérieur, Mrs. Tree, sa fille Hilma et une autre femme taillaient de longues bandes d’étoffe rouge, bleue et blanche que des garçons dra paient sur les parois. Le bruit des marteaux était assourdissant. Une charrette arrivait, chargée de branches de sapin et de feuilles de palmier qui furent aussitôt saisies et fixées en trophées à la tenture tricolore. Deux arbres verts furent placés à la porte, leur sommet se rejoignant de façon à former une arche ; dans le milieu serait suspendu un écusson portant en lettres dorées le mot « Bienvenue ». Des -piles de chaises louées à Bonneville formaient près de l’entrée un fouillis inextricable. Une gaieté robuste, une humeur joviale flot taient dans l’air. Des éclats de rire fusaient; des plaisanteries salées, à peine voilées à cause des femmes, circulaient parmi les gars, les faisant se tordre de rire, taper du pied, le vi sage caché dans leurs mains, gloussant, étouf fant, pleurant presque. Les plus jeunes jouaient au cheval fondu, tandis que leurs aînés deve naient entreprenants, obligeant les femmes et les filles à les repousser à grands coups de coude et à manifester beaucoup d’indignation ; le bruit courait d’un groupe à l’autre qu’Adèle Varca, la femme du surveillant, avait perdu sa jarretière, et que la fille du contremaître s’était laissé embrasser derrière la porte de la laiterie. V,, Frank Norris, Traduit de l’anglais par Arnellb. (A suivrej....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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