Extrait du journal

Les communications télégraphiques sont rétablies entre Tunis et l'Algérie, et l'on trouvera plus loin de nombreuses dépêches de notre correspondant à Tunis et de l'agence Havas. Plusieurs d'entre elles n'ont plus qu'un intérêt rétrospectif. Nous les publions toutefois, parce que les impressions et les jugements que constate chacune d'elles, caractérisent bien les variations de l'opinion publique à Tunis. On y voit la colonie française impatiente et inquiète des retards de l'expédition, qu'elle ne s'explique pas, ignorant le mauvais état de la mer, et les pluies qui rendent le sol impraticable la colonie européenne, qui craint un soulèvement des musulmans de la ville, et qui finit par se rassurer; la population musulmane, convaincue que la France s'en tiendra aux menaces, parce que, si elle osait entrer en Tun'sio, elle s'y trouverait en face de l'Italie appuyée par l'Angleterre; le gouvernement du bey, encouragé dans son obstination .par cette même et folle espérance, qu'il partage dans i une certaine mesure, jouant la comédie de la | prétendue soumission des Kroumir, entassant v protestations sur protestations, en invoquant son propre droit et aussi celui du sultan, dont le droit est aussi nul en Tunisie que dans l'Afghanistan.' '̃̃̃...