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Le Temps, 31 août 1871

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Le Temps
31 août 1871


Extrait du journal

Le grand débat relatif à la proposition Rivet s'ouvre en ce moment même à Versailles; c'est avec une vive et profonde anxiété que le public en attendra l'issue. Par le langage des journaux, par les comptes rendus des réunions extraparlementaires -que les divers groupes politiques entre lesquels se divise l'Assemblée ont tenues depuis la lecture du rapport de M. Vitet, par le nombre et la variété des amendements qui se produisent, on peut juger de la confusion et du désarroi que le travail de la commission avait tout d'abord jetés dans les esprits. Il paraîtrait cependant qu'après les premiers jets de là passion, la réflexion a commencé à faire son œuvre d'apaisement, et que les idées de conciliation ont repris faveur dans les esprits. Pour les faire prévaloir, les modérés de la Chambre comptent beaucoup sur l'amendement que M. de Choiseul a déposé hier et dont nous reproduisons le texte. Un des principaux mérites de cet amendement est de remplacer les fâcheux considérants du projet Vitet par un considérant unique, que peuvent accepter, à quelque parti qu'ils appartiennent, tous ceux que n'aveuglent pas des ressentiments intraitables et qui ne nourrissent aucune arrière-pensée. Un autre mérite de l'amendement Choiseul est encore de conserver tout ce que renferment d'essentiel et de commun les propositions Rivet et Vitet. On donne comme certain que le gouvernement s'est rallié à la motion de M. de Choiseul; il faut espérer que la Chambre fera de même. Mais, de quelque façon que doive se dénouer la grave et inquiétante crise que nous traversons, on ne peut en sortir que par une transaction, et il faut que l'Assemblée saisisse cette occa. sion de constituer dans son sein une majorité réelle, une majorité ferme et stable, qui puisse marcher d'accord avec M. Thiers dans des conditions acceptables pour la dignité de tout le monde. Que la Chambre ne s'y trompe pas; l'opinion est affamée de concorde et de tranquillité elle demande impérieusement a paix dans la représentation nationale comme la condition sine quâ non de la paix dans le pays, et de la complète reprise du travail et des affaires il est au besoin décidé à l'imposer. Il necomprendrait pas qu'on ne la lui donnât pas de bonne grâce, et il regarderait comme de mauvais citoyens', presque comme des malfaiteurs, nous avons ditle mot, nous ne le retirons pas, tous ceux qui agiraient de manière à la troubler. C'est l'intensité de ce sentiment universel et la conviction qu'il ne saurait être méconnu par l'Assemblée, qui nous autorise à penser que la discussion d'aujourd'hui aura, en dépit de toutes les craintes et de toutes les angoisses qu'elle suscite, la conclusion souhaitée par tous ceux qui, comme nous, répugnent patriotiquement à toute idée de prochaine dissolution....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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