Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR La collision, que tous lés hommes de bon sens et de patriotisme redoutaient sans avoir les moyens de la conjurer, a éclaté hier les dispositions de l'Assemblée et l'attitude de la Commune ne laissaient, il faut le dire, que bien peu d'espoir aux partisans d'une solution raisonnable. Ni d'un côté ni de l'autre, on. ne paraissait admettre la possibilité même d'une transaction; des deux parts on se cantonnait, on se retranchait, on armait. A Paris on décrétait, à Versailles on légiférait; pour la Commune, les membres de l'Assemblée étaient des tyrans pour l'Assemblée, les membres de la Commune étaient des rebelles. De ces deux nuages chargés d'électricité, la foudre devait infailliblement sortir. Nous détestons toutes les guerres, les guerres civiles comme les guerres étrangères, non pas seulement à cause des désastres qu'elles causent, mais parce qu'elles créent des vainqueurs, et que les hommes, les gouvernements ou les peuples qui ont triomphé par la force sont absolument condamnés à être les agents de la force, jusqu'à ce qu'ils en soient à leur tour les victimes....