Extrait du journal

Les négociations se poursuivent activement entre la Serbie et la Turquie. Le Monténégro, de son côté, serait disposé à traiter avec la Porte. Dans les cerclesdiplomatiques do Vienne, on considère le rétablissement de la paix entre la Turquie et les deux principautés-comrne à peu près certaine. Avec la Serbie sur la base du statu quo anÍe bellum, avec le Montenegro moyennant une cession de territoire. Le cabinet de St-Pétersbourg, consulté par le prince Milan, l'aurait encouragé à conclure la paix pour ne pas s'exposer au reproche de fomenter des troubles dans la province des Balkhans. En outre le prince Gortschakoff sait que, depuis le discours de Moscou, le nom russe est loin d'être populaire en Serbie. Il lui importe donc fort peu, au point de vue des événements militaires possibles, dans un avenir plus ou moins éloigné, que la Serbie fasse ou non la paix avec la Turquie. Il préférerait même que la paix fût conclue. En effet, s'il s'engage à soutenir la Serbie, la guerre doit recommencer avant le Ier mars. Si, au contraire, il se désintéresse dans la question, il peut choisir l'heure qu'il croira la plus convenable pour commencer les hostilités contre l'empire ottoman....