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L’Écho rochelais, 5 septembre 1837

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L’Écho rochelais
5 septembre 1837


Extrait du journal

C’est surtout le hasard que M. Véron a in voqué comme moyen d’expliquer les actes qui lu i étaient reprochés. Le hasard est la providence dé M. Véreu. La défense des intérêts de M. Charbonnet étal I confiée à M* Bastide , jeune avocat de Rochefort, du plus grand mérite. Dans un plaidoyer qui a duré près de dteux heures et qui pouvait servir servir de modèle d'élocution facile, de logiqoé et de lucidité, il a énuméré, rapproché les unes des autres et comparé les diverses dépositions qui ont été faites ; il a combattu âved force toutes les suppositions qui pouvaient porter atteinte à la moralité des témoins entendus ; et après avoir cherché à établir par une nouvelle et rapide ex position des faits àvancés, les àntécédens défa vorables de M. Véron, il a abordé la question des dommages - intérêts et a conclu a ce que M. Véron fût condamné à payer à M. Charbounet la somme de 2,700 francs* • Le plaidoyer de Me Chassériaux, avocat de M. Véron, a;ouvcrt l’audience de lundi. La lâche im posée (i ce défenseur paraissait difficile ; il l’a rem plie avec beaucoup de talent. Parcourant toute la série des charges qui pesaient sur M. Véron * il s’est efforcé de les atténuer ou plutôt de les annihiler ; chacune des dépositions défavorables a été l'objet de son examen et de sa censure; mais s’appliquant à saper l'accusation dans sa base, il s’est attaché principalement à démontrer que les allégations du principal témoin , Ridel, étaient mensongères et marquées au coin de la haine que ce témoin porte à son client, et de la vengeance qu’il trouve dans cette affaire l’occasion d’exercer contre lui. Après la réplique de M* Bastide M. le Pro cureur du Roi a pris la parole. « Deux chemins mènent a la fortune, a dit en commençant do magistrat : l’an difficile et lent, mais avoué par l’honneur ; l’autre rapide , mais dont la pente glissante et dangereuse peut vous faire tomber sur les bancs de la police correctionnelle ou de la cour d'assises. Je n’ai pas besoin de dire qne c’est ce dernier qu’a suivi M. Véron. » L’énon ciation de cette dernière proposition indiquait assez que le ministère public allait, pour en démontrer la justesse, dérouler les actes principaux qui ont marqué la carrière commerciale de M. Véron ; c’est en effet dans ce but qu’il est remonté a l’ori gine de la fortune dn prévenu et qu’il l’a suivie dans ses diverses phases. Abordant ensuite la question soumise au tribunal, M. le Procureur du Roi a fait passer au creuset d’une appréciation sévère, approfondie les dépositions entendues ; tantôt les considérant une à une et dans leurs plus minutieux détails ; tantôt les embrassant dan» leur ensemble pour en faire jaillir la vérité, tantôt les rapprocennt des déclarations des experts et du procès-verbal de constat rédigé par M. le juge d’instruction. Après avoir plusieurs fois flétri chaleureusement,au nom de la société, la conduite du prévenu, M. le Procureur du Roi, tirant de toutes les investigations auxquelles il s’est livré la preuve de la culpabilité de M. Véron, a conclu à ce qu'il fût condamné à 2 ans de prison, à 500 francs d’amende, à 2,000 fr. de dommages intérêts envers M. Charbonnet et aux frais. L’heure avancée n’ayant pas permis d’entendre immédiatement la réplique de l’avocat de M. Véron, le tribunal a renvoyé l’audience au lendemain. Le jugement sera prononcé ce soir. Nous le ferons connaître daus notre prochain numéro. PENSION CHEVALLIER. DISTRIBUTION DBS PRIX. Un des élablissemcus d'instruction de notre ville qui, de tout temps a soutenu, d’une manière brillante sa réputation d’ordre intérieur et de pro grès rapides dans les études , c’est le pensionnat de MM. Chevallier. Le nombre et le talent des professeurs spéciaux attachés à cet établissement, es soins dont on entoure les enfans qui y sont admis, lui ont assuré un succès qui s’accroît cha que année. Samedi dernier a eu lieu chez MM. Chevallier la distribution des prix.Une assemblé» nombreuse composée non-seulement des pareils des élèves, mais encore d’ecclésiastiques et d’étrangerscuricux d'assister à celle solennité, s'y faisait remarquer....

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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