Extrait du journal

L'indisposition du ministre a fait également renvoyer à huitaine une interpellation de M. Zévaès sur « l'ingérence du clergé dans les luttes électorales ». Ce numéro sensationnel, qui avait attiré au Palais-Bourbon le ban et l'arrière-ban des jolies curieuses de politique, a été remplacé par un paisible débat sur la ^Tunisie. On croyait que la Tunisie était à l'abri de toute critique, mais il en va autrement, paraît-il I M. Berthelot a parlé de pacha et de pachalik ; il reproche à la résidence de se montrer aussi intraitable pour les Français et les Algériens que remplie de mansuétude pour les Italiens, c'est-à-dire pour les étrangers, qui, se trouvant encouragés, débordent l'élément français. Les Italiens sont quatrevingt mille. C'est un grave mouvement économique en temps de paix ; ce serait, en temps de guerre, un danger certain, et M. .Berthelot a évidemment bien fait de le signaler au Parlement. Mais, quant au reste, il a eu le tort de se trouver en contradiction avec lui-même. Le ministre des affaires étrangères lui a opposé son rapport de 1898 sur le même sufet. Ce rapport était aussi optimiste que son nouveau discours était pessimiste. En deux ans, la Tunisie n'a pas changé aussi complètement : c'est donc M. Berthelot qui l'a fait et qui, après avoir vu tout en rose, voit aujourd'hui, comme le lui a répondu le ministre, tout en noir....