Extrait du journal

En 1862, les Grecs jugèrent opportun de se débarrasser du roi Othon, qui les gouvernait. Ce buveur de bière, Bavarois d'origine, n'avait pas su gagner leur sympathie. Ils lui reprochaient d'abord d'être laid, lourd et commun, et de ressembler, sous sa fustanelle blanche, à un marchand de nougat; en second lieu, d'avoir épousé une femme aussi épaisse que lui et — de plus — stérile. Enfin, le couple royal déplaisait... Il n'est pas besoin d'autre explication. La révolution éclata comme un Coup de foudre; Othon et son épouse furent balayés avec une merveilleuse dextérité. On profita de l'absence de la Cour, qui goûtait les délices de la villégiature sur les côtes du Péloponèse. Quelques centaines d'insurgés se transportèrent au palais, le mirent à sac, ligotèrent les ministres et proclamèrent la République. L'infortuné Othon ne soupçonnait pas ce cataclysme. II l'apprit en arrivant au Pirée. Il eut tout juste le temps de se réfugier sur un navire anglais pour n'être pas édrarpé par ses sujets. Mais, comme il ne perdait jamais le sentiment des choses pratiques, il demanda qu'on lui rendît, à...