Extrait du journal

PSSTTILIaBTOtr DBS TABLBTTBS. LE CHATEAU »E MONTSABREY. f) ( Suite. ) Le docteur écoutait ce récit ingénu comme il eût écoulé la leçon d’un maître. Au sentiment de la curiosité satisfaite se mêlait chez lui un légitime orgueil : il s’applaudissait d’avoir deviné ce que Lucile venait de raconter. Ainsi les jours s’écoulaient doucement. Mademoiselle de Montsabrey, qui sentait son ignorance et qui voulait ménager à sa mère une joyeuse surprise , s’emparait avidement de toutes les idées nouvelles offertes à son esprit. L’hiver n’était pas achevé qu’elle avait déjà réparé le temps perdu. Pareille à ces arbustes du midi qu’une chaude journée du printemps suffit pour charger de bourgeons et de fleurs , elle en savait autant que la plupart des jeunes filles de son âge. Elle avait même sur elles un précieux avantage : elle aimait ce qu’elle savait et en nourrissait sa pensée. Son éducation n’avait pas été un pur exercice de mémoire. Cependant on touchait à la fin de l’hiver , madame de Mont sabrey n’était pas revenue et n’avait pas donné de ses nouvelles. Le docteur avait écrit de nouveau, cette fois au ministre de France, à Milan , à Venise, à Rome, à Florence : madame de Montsabrey n’avait traversé aucune des capitales de l’Italie. 11 avait envoyé un exprès à Paris : l’hôtel du vicomte était fermé depuis plusieurs mois. Dans sa terre du Berry, personne ne sa vait où était le vicomte ; l’intendant lui-même l’ignorait. Que devenait madame de Montsabrey ? Dans quelles contrées du ^lobe voyageait sa douleur? Pendant que l’infortunée prome-...