Extrait du journal

LETTRES BWEIIIE 135 LA QUESTION DU LATIN Monsieur le Directeur, La Chambre des députés discuta pres que chaque jour, dans les calmes séances du matin, la Réforme de l’enseignement secondaire. Il y a longtemps déjà que te débat a commencé, et il peut durer long temps encore. C’est un sujet qui se prête à merveille aux développements oratoires. Il offre aux hommes politiques l’occasion de prouver au mopde des lettres, enclin à les mépriser un peu, qu’ils ne sont pas tous des béotiens : ce n’est pas moi qui leur reprocherai de la saisir. Tout au plus me permettrai-je d’observer que ces flots d’éloquence rulssellenj. de la tribune sur un nombre très réduit d’auditeurs, et que ces longs discours, recueillis par l’Officiel, y trouvent très peu de lecteurs.. On se contente des comptes rendus et des extraits que donnent les journaux quoti diens, persuadé qu’il y a beaucoup de redites dans ces harangues qui se suivent et qui se ressemblent. .Te ne saurais avoir la prétention de résumer tout ce qui a été dit ; ceux qui s’intéressent à ces questions ne manque ront pas de se reporter aux discours euxmêmes ; mon but est de donner mon opinion — une opinion réfléchie et désin téressée — sur les points qui me parais sent les plus importants : l’étude du latin, l’école unique et les réclamations de l’en seignement libre. Il me faudra plusieurs lettres pour m’expliquer sur tout cela, mais les vacan ces sont proches, qui rendent plus rares les sujets d’actualité, et les lecteurs qui m’honorent de leur attention sont si indulgents qu’ils ne m’en voudront pas de les entretenir un peu longuement de choses qui me tiennent au cœur. Comme tous ceux qui écrivent, j’ai des amis et des ennemis. Ceux-ci ont un moyen très simple de n’être pas ennuyés par ma prose, c’est de ne pas la lire : la rubrique les prévient, qu’ils la passent;...