Extrait du journal
Je suis oiseau, voyez mes ailes... En abordant vendredi l'examen du budget la Chambre a entendu un remarquable exposé de M. Baréty. Le rapporteur général, après avoir donné sa pleine adhésion aux décrets-lois qui ont permis de rétablir l’équilibre entre les recettes et les dépenses de l’Etat, a demandé avec insistance à ses collègues de fixer un plafond aux dépenses publiques, afin de mettre un terme à 1 augmentation automatique des crédits. Si la Chambre n avait pas, en effet, le courage d’en venir là prochainement, ce serait bien inutilement que le gouvernement de M. Pierre Laval aurait réalisé de sévères économies. Après le rapporteur général, MM. Beauguitte, Guérin, Reibel et le duc d’Harcourt, ont présenté à leur tour d'intéressantes observations sur les écritures budgétaires. Tout aurait été pour le mieux si l’on en était resté là. Mais la Chambre a dû entendre encore MM. Péri et Pierre Cot, qui, loin de se soucier du budget, profitaient de la discussion générale pour critiquer le protêt du règle ment du conflit italo «éthiopien présenté par la France et l’Angleterre. Nous ne nous étonnerons pas que la critique du radical ait été aussi passionnée que celle du communiste. S’il y a des ligues paramilitaires, il y a, plus sûrement encore, des radicaux paramoscoutaires, dont M. Cot aime à se déclarer le chef, tout en gardant ses airs de muscadin. — J’incline volontiers vers Moscou, dit-il à ses amis. Toutefois, je veux conserver la ligne, l’élégance !... M. Pierre Cot montre ainsi eu’il a une excellente opinion du représen tant de la T circoncription de Chambéry Quoi qu’il en soit, alors que M Pierre Cot tonnait à la tribune et réclamait une application impitoyable de$ sanctions économiques contre 1 Italie, le représentant de la 2l circonscription de Chambéry venait de dépo ser sur le bureau de la Chambre une proposition demandant la création d une caisse spéciale de chômage destinée à venir en aide aux ouvriers et employas de l’agglomération Modane-Foumeaux, privés de leur gagne-pain par 1 appli cation des sanctions contre l’Italie. • Ainsi, quand il fait de la « grande politique » à Paris, à la tribune de la Chambre, M. Cot est pour les sanctions. Songeant ensuite aux proches élections, il se rappelle soudain qu’il y a, dans sa circonscription, des citoyens qui n’ont plus de pain à manger depuis eue ces sanctions sont appliquées. Alors, il croit s’en tirer en demandant à l’Etat
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
