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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 18 août 1858

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
18 août 1858


Extrait du journal

Les cris de Vive P Empereur! vive l'Impératrice ! rire le Prince Impérial ! poussés parla foule immense qu’avait attirée l’importante solennité du jour, ont couvert les dernières paroles de l’Emreur. Leurs Majestés ont prj place sous le dais et ont traversé processionnellemeot, précédées du clergé et suivies de toute leur Maison, la cour qui précède la clapelle. Elles ont été s’agenouiller devant l’autel où sont conservées religieusement les reliques de sainte Anne, et le clergé a chai té le Domine salvum fac, puis Leurs Majestés ont pris place ious une tente de velours vert rehaussé d’a beilles d’or, pour entendre la messe, qui a été célébrée en plein air, à l’autel des pèlerins. On sait en quelle vénération est dans toute la Bretagne le pèlerinage de Sainte-Anne d’Auray. Le service divin ne se célèbre qu’une fois Tac à 1 autel des pèlerins, le 28 juillet, jour de la fête de saint Anne, et cette pieuse cérémonie appelle chaque année un concours immense de fidèles autour des reliques de la sainte. La messe a été célébrée avec une grande pompe : la musique du 29e de ligne jouait des ain religieux qui alternaient avec des molets chantés avec accompagnement par les élèves du séminaire. Une salve d’artillerie a annonce au loin le moment de l’élévation. Vers la fin de la messe, un jeune ecclésiastique a entonné un cantique à sainte Anne, dont tous le&élèves ont répété le refrain : O puissante patronne, Aïeule du Seigueur, Monlre-toi toujours bonne El bénis l’Empereur. Refrain : Sainte Anne, ô bonne mère, Reçois nos chants, Exauce la prière De tes enfants. Des méchants la colère Lui prépare un tombeau ; Donne-lui, bonne mère, L’abri de ton manteau. Toi dont la fille est reine De la térreet des cieux, A notre Souveraine Donne des jours heureux. Ah ! protège l’enfance Du Fils de l’Empereur; Qu’il règne par la France, Et qu’il soit son sauveur ! L’office divin terminé, Mgr l’évêque a béni des médailles que l’Em pereur avait fait frapper en grand nombre pour être distribuées à tous les assistants en commémoration de sa visite au pèlerinage, puis Leurs Majestés ont visité en détail la chapelle et le couvent, L’Impératrice a fait don à l’évêque d’une riche bannière pour la chapelle, et lui a remis en même temps une précieuse relique que le saint-père avait envoyée à Sa Majesté avec cette destination. Les en fants du petit séminaire ont prié l'Impératrice d’agréer l'offrande d'un chapelet pour le prince Impérial, et lui ont en même temps récité les vers suivants : De votre Epoux le nom résonne Par du milliers de voix Porté jusqu’aux cieux, La foule qui vous environne Répète avec amour votre nom gracieux ; Mais nous, petits enfants du petit séminaire, Nous pensons à son Fils en regardant la Mère. Et jusqu’à son berceau volent nos cœurs joyeux. Noble Enfant, qu’à la France Le Ciel, dans sa clémence A donné pour sauveur, Accepte notre offrande ; Elle est riche, elle est grande. Car elle vient du cœur. Enfants du sanctuaire. Nous prions notre Mère. O Prince Impérial ! En ton palais du Louvre, Que sainte Anne te couvre De son manteau royal ! Enfant né sur le trône, On dit que la Couronne Est un pesant fardeau ; Mais sainte Anne, ta mère, Te la rendra légère Jusqu’au seuil du tombeau. On dit qu'un loup farouche Rôde autour de la couche, El veut te dévorer ; Mais sainte Anne, ta mère, A sa dent meurtrière Oppose un bouclier. La clémence divine, Noble Enfant, te destine Au rôle d’Empereur. Sois égal à ton Père, Sois semblable à ta Mère, Par l’esprit et le cœur. L’Empereur, en prenant congé de l’évêque, lui a exprimé la crainte que les fatigues de la journée n’eussent un effet fâcheux pour sa santé : « Le bonheur que j’ai eu de vous voir, Monseigneur, en serait bien troublé, » a dit Sa Majesté. Leurs Majestés ont été reconduites jusqu’à leurs voilures par les flots de paysans bretons qui n’avaient cessé de Les sa lu ‘.r de leurs acclamations enthousiastes depuis leur arrivée à Sainte-Anne d’Au ray. Le cortège impérial est arrivé à Vannes à trois heures. L'Empereur a été reçu à l’entrée de la ville par le préfet, le géné ral commandant la subdivision el le maire qui. à la tête de son conseil municipal, a présenté à l’Empereur les clefs de la ville. Le maire a prononcé les paroles suivantes : u Sire, « Le maire et le conseil municipal vous présentent les clefs de la ville, et déposent aux p*eds de Votre Majesté l’hommage de leur res pect et de leur dévouement Les populations bretonnes que vous ve nez d’honorer de votre visite. Sire, heureuses et fières de voir au milieu d’elles notre Empereur bien-aimé, l’Elu de la nation, le Sau veur de la France, vous oui reçu avec le plus vif enthousiasme. «Le même acqueil vous attend, Sire, dans votre bonne ville de Vannes, el vous, Madame, qui, catholique fervente , venez d'im plorer la patronne vénérée des Bretons et de placer sous sa protec tion votre Auguste Epoux, votre Fils chéri, objet de notre amour et de nos espérances, vous qui possédez toutes tes vertus et soulagez tontes les ii.fortunes, soyez bien, vanne, Daignez, Sire, et vous. Ma dame, agréer les hommages d’un peuple respectueux, reconnaissant et dévoué, qui vous témoigne son amour el sa joie en vous saluant de ses acclamations. » L’Empereur a répondu par quelques mots bienveillants, et le cor tège s’est mis en marche vers la cathédrale. A la porte de l’église, Leurs Majestés ont été reçues par le grand vicaire entouré du clergé, qui a prononcé le discours suivant : a Interprète des sentiments du chapitre de la cathédrale et du clergé delà ville de Vannes, j’ose prier Votre Majesté de vouloir bien agréer l’hommage de notre respect le plus profond et de notre parfait dévouement. En vous, Sire, nous vénérons le Souverain que Dieu a tiré des trésors de sa miséricorde pour rassurer et consolider son Eglise, pour préserver la France du plus grand des fléaux et la re placer au rang qui lui appartient parmi les nations. « Madame, nous aimons à contempler en Voire Majesté une nou velle et pieuse Eslher. Comme elle, vous êtes assise sur le plus beau trôné de l’unive*»; comme elle, vous nous encouragez à pratiquer la...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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