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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 25 mars 1866

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
25 mars 1866


Extrait du journal

pas citer d’autres, reçurent, tout improvisé, leur mandat de membre des Communes? Bien n’obligeait certainement l'aristocratie de choisir, pour les envoyer siéger à la chambré basse, le fils d’un comédien et le fils d’un petit avocat ; si elle alla les chercher, celuilà dans son théâtre, celui-ci dans les bureaux de son obscur journal, c'est qu’elle les avait devinés ; et cette clairvoyance honore autant sa sagacité «pie son libéralisme. Plus tard, quand l’abolition des bourgspourris ne permit plus aux détenteurs de tant de places aux Communes de préparer la car rière aux jeunes hommes qui pouvaient être l’honneur de leur pays, l’aristocratie n’hésita fias à leur ouvrir généreusement son sein, ne voulant fias qn’il y eût dans la magistrature, dans les lettres, dans la politique, une célé brité qu’elle ne put revendiquer comme sienne. Combien d’illustrations roturières de tout genre, avant et après Campbell et Macaulay, ont été aussi confisquées par la no blesse, trop heureuse de perpétuer et d’entre tenir sa propre gloire en s’appliquant la gloire des autres. Que voulez-vous que la bourgeoisie entre prit contre une aristocratie qui lui tendait la main de si bonne grâce? Elle n’en pouvait pas même être jalouse. Mais le peuple? Au peuple, à défaut de sièges au Parle ment, à défaut du cens électoral, à défaut du contrôle législatif, on lui octroya deux puis,sanees qui, habilement exercées, lui devaient tenir lieu de tous les droits : la presse et le meeting. Avec la presse discutant tout et cri tiquant tout, avec le meeting délibérant sur tout, que manquait-il en réalité aux exclu?» des comices pour manifester efficacement leur approbation ou leur blâme des actes du gouvernement; pour pousser celui-ci dans une voie de progrès ou l’arrêter, si besoin était, sur une pente de réaction ? Ils étaient bien plus forts, en vérité, que les électeurs et que les chambres. Croit-on que si le peuple anglais avait eu dix députés hbrc-éehangistes élus par lui, au Parlement de 1842, les cornAaws eussent été plus tôt votées ? Quand Robert Pecl présenta son fameux bill, il n’y avait fias, à la Chambre, deux mem bres qui ou voulussent sincèrement. Pour tant, quatre ans après, grâce aux journaux, grâce aux brochures, grâce aux associations, pux réunions, grâce à toute cette formidable aropagandc qui remua le pays de fond en comble, la liberté commerciale fut adoptée. Eli! qu’importait à la population ouvrière qu’on lui refusât la faculté d’envoyer au pa lais de Westminster quelques hommes pour parler en son nom, quand elle possédait le droit de parler elle-même, partout, toujours, en nombre imposant et sans contrainte, ni gêne? C’est donc le peuple et rien que le peuple, aidé de MM. Cobden et Bright, qui consomma la réforme des lois des céréales. S’il l’avait attendue de ses mandataires directs, il l’atten drait peut-être encore. L’aristocratie britannique a, du reste, celte vertu ou cette habileté, si l’on V3ut, de sa voir céder. Elle eut résisté, il v a vingt ans, à la volonté populaire, exprimée avec cette...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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