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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 26 janvier 1936

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
26 janvier 1936


Extrait du journal

Depuis que les hommes existent sur la Terre, les plus curieux d’entre eux ont cherché à savoir ce qui se passait au-dessous du sol où ils vivaient. Que d’hypothèses échafaudées au sujet de l’intérieur du globe qui nous porte ? Moi-même, j’ai souvent abordé ce sujet dans ces colonnes. Or, la solution de cette énigme semble bien près de nous être livrée, grâce à l’étude systématique des tremblements de terre. Lorsqu’un séisme violent se produit quelque part, 1 onde de choc consécutive se transmet dans tous les sens et nos sismographes 1 enregis trent fidèlement. C'est d’abord une série d’ondulations qui traversent la terre et nous arrivent en ligne droite et par le plus court chemin. La région où se trouve ie foyer de l’ébranlement étant connue, c est un calcul simple d obtenir la vitesse de propagation des secousses sismiques. Mais ces premières ondes sismiques sont longitudinales, comme les ondes sonores. Ce sont en somme, des ondes de compression qui voyagent à la vitesse de 4.500 à 8.000 mètres par seconde. A ces premières ondulations en succèdent d’autres, analogues aux a ondes transversales de la lumière : ondes de distorsion beaucoup plus Ÿ rapides. El enfin, nous arrivent des ondes cheminant dans les parties superficielles de h écorce terrestre et que nous reconnaissons à leur lenteur Relative. A Maintenant, les lois de la mécanique nous apprennent que la vitesse (x de propagation d’une onde de choc est liée à la densité du milieu qu elle < traverse. Î Munis des données qui nous renseignent sur les différentes vitesses des ondulations enregistrées, les sismologues sont donc à même de calculer - la densité des couches qui s’étagent depuis le sol jusqu’au centre de la .. Terre. On s'était imaginé autrefois que h écorce solide du globe n était qu une mince pellicule de 70 kilomètres au plus d'épaisseur. C était là une idée C( complètement fausse. ^ // (( La vitesse des ondes de compression à l’intérieur de notre planète )) peut atteindre jusqu’à 13.000 mètres à la seconde et. en calculant le y chemin parcouru, on arrive à démontrer aisément que 1 écorce solide offre partout une épaisseur de 2.900 kilomètres, avec des variations de densité (V très sensibles d’abord à 400 kilomètres de profondeur, puis à 1.200 kilo')) mètres. >\ Mais au-dessous de 2.900 kilomètres, commence un noyau sphérique V liquide qui occupe tout le centre de la Terre et dont les dimensions sont G celles d une boule qui présenterait un rayon de 3.470 kilomètres environ. )) Chose étrange et qui nous a permis de reconnaître l’existence de ce >\ noyau liquide, cette énorme sphère ne transmet pas les ondes sismiques qui la contournent sans l’entamer. *’* , « Entre temps, les sismologues ont profité de l’occasion pour calculer Z la profondeur des centres d’ébranlement et ils ont trouvé que d’une manière v générale le foyer des tremblements de terre est situé assez près du sol, V c’est-à-dire à une profondeur dépassant rarement 50 kilomètres. (( Ces vues nouvelles nous ouvrent des horizons insoupçonnés. Non seule- ' %( ments nous ne marchons plus, pour ainsi dire, sur un volcan en ignition, f toujours prêt à nous engloutir, mais il ne saurait être question de ressusciter les vieilles théories sur les tremblements de terre. Ainsi que je 1 ai soutenu X depuis longtemps, il faut faire entrer en scène de» phénomènes de radio(( activité. Ceux-ci sont liés évidemment à uns libération d'électrons, d’autant )) plus intense que l'activité du soleil est plus forte. C’est ce qui explique “ pourquoi les tremblements de terre sont plus fréquents à l’époque de maximum des taches solaires. Lorsque j’ai annoncé cette loi. dès 1902, mes affirmations furent accueillies avec un sourire d’incrédulité par plus d un géologue. Mais per sonne ne saurait arrêter une vérité en marche, et maintenant que nos statis...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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