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Mercure de France, 1 septembre 1898

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Mercure de France
1 septembre 1898


Extrait du journal

Voici un homme qui eut les funérailles gran dioses et farouches des héros. Sa race le déifia et lit à sa dépouille une apothéose splendide ; les ennemis le maudirent en un unanime ouragan d imprécations. C’est le signe d’une grandeur. Car l'ignominie humaine veut toujours qu 'on ne puisse faire du bien aux uns sans faire du mal aux au tres. Mais il importe de juger les grands hommes avec une calme sympathie ; il faut essayer de les comprendre, de pénétrer leur âme hautaine. Et si le poids du bien dépasse le poids du mal, l'huma nité peut se réjouir. Aussi bien les ultimes coups de pied de tant d'anes de plume et l'impuissante bave de tant de gosiers que fit râler la terreur, ces choses mépri sables font songer à des esclaves ivres qui dan seraient sur le cadavre du maître. ! ré s simplement, sans nous arrêter aux côtés anecdotiques de cette vie en ligne droite, nous essa\ rons d’en démêler la merveilleuse logique, de...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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Données de classification
  • bismarck