Extrait du journal

grue, par M. Ferdinand Dugué. (Première représentation le 7 mai.) Il n'y a qu’un esprit généreux qui ail pu concevoir un drame pareil, un poète courageux a pu s’dl en écrire le titre redoutable : les huit lettres qui le composent flamboient sur Talfiche d’un éclat sinistre. Nous avons vu certaines gens s’en scandaliser comme d’une menace, d'autres le fuir comme un remords; mais nous avons hâte de le dire, ce n’est pa* la haine qui a inspiré M. Ferdinand Dugué; c'est un sentiment douloureux, poignant, sincère surtout et que tout honnête homme comprend. M. Ferdinand Dugué n’appartient ni à la classe des envieux malfaisants, ni a celle des ambitieux imposteurs avec lesquels on essaie déjà de le confondre. M. Dogue est un heureux de ce monde; il a l’intelligence et il a la fortune. Poète, il peut rêver tout à son aise dans des bois qui sont à lui. Cette n bistro qui lui arrache aujourd’hui de si énergiques plaintes, il ne l’a pas connue, il l’a devine. Ce n’est pas de sa propre douleur qu'il souffre, mais de la douleur d’autrui. Il nous semble que ceci Otait bon à dire en ce moment. Dans la Misère il y a non seulement un drame, il va une protestation. Nous y voyons non seulement un côté littéraire, mais encore un côte humain, pour lui assurer son véritable caractère, il est essentiel que l’on connaisse tout entier l’homme qui a écrit celte œuvre étrange et territ e. Co n’est pas seulement peur l’auteur une question de talent, mais une question de probité. 11 n’est pas indiffèrent de savon r si cette pro station contre la misèrex émané d’un homme riche ou d’un homme pauvre. Nous laisserons au lecteur le soin d’en tirer lui-même telle conclusion qu’il voudra....