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Paris, 1 mars 1884

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Paris
1 mars 1884


Extrait du journal

mérite, que noua tenons à relever. Il ré vèle, il est vrai, chez son auteur, une dis position à admirer tout ce qui est neuf pour lui, qui met le lecteur en défiance. On devine, dès les premières pages, que l’aspect d’une société nouvelle a frappé d’étonnement ce moine qui ignorait le monde, n’étant jusqu’alors sorti de sa cellule que pour gravir les degrés d’une chaire de cathédrale. Souvent il nous a fait l’effet d’avoir découvert F Amérique. Son admiration est naïve, partant sus pecte, et bien des fois s’adresse à des ob jets ou à des institutions nullement ad mirables. Il n’en a pas moins la ferme résolution d’être impartial : « Je tiens, dit-il dans sa préface, à parler de l'Allemagne sans dénigrement et sans injustice, comme j’essaie de juger mon pays sans le flatter et sans m’aveugler moi-même. » C’est cette louable disposition d’esprit que nous voudrions voir chez les auteurs de trop nombreuses publications sur l’Allemagne dont notre pays est inondé depuis une dizaine d’années et dont les seuls résultats sont d’illusionner le pu blic français et de discréditer la France à l’étranger. Quand nous franchissons la frontière, faisons table ras3, oublions, dans la mesure du possible, nos ran cunes et nos passions, dépouillons donc le vieil homme pour n’être plus que des juges, fermement résolus à chercher la vérité, rien que la vérité. A force de mal voir nos voisins, nous finirions par ne plus nous connaître nous-mêmes. Le P. Didon a essayé d’observer dans un esprit de justice et d’impartialité. Il n’y a pas toujours réussi; il est même tombé dans le défaut contraire à celui que nous reprochons aux fabricants de livres sur l’Allemagne. Mais il a loyale ment essayé et cette tentative est assez méritoire, par le temps qui court, pour que tous les Français éclairés lui en sa chent gré et l'en félicitent sincèrement. Joël le Savoureux. ♦ INFORMATIONS...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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