Extrait du journal

ment les feux de salve et les feux rapides, suivant les phases de la lutte, la nature du terrain qu’elle avait à battre, la dis tance et l’espèce de troupe contre laquelle elle tirait. Elle a, toutefois, manqué de sang froid à l’extrême aile droite, où elle occupait une position admirable qu’elle a trop tôt révélée à l’ennemi, en ouvrant son leu avec précipitation. Au contraire, à l’aile gauche, elle a réussi, par la pente nord du mamelon de Villasavary, une contre-attaque qui prenait toute l’aile droite de la ligne ennemie en écharpe. L’infanterie de l'attaque n’est entrée en ligne qu’avec une extrême lenteur. Son aile droite et son centre étaient for més près de deux heures avant son aile gauche. Son ordre de combat était toute fois d’une régularité parfaite. Le terrain s’y prêtait. Mais son aile droite était en l’air, ce qui a permis à l’ennemi de l’é craser, et son centre était complètement pris entre deux feux quand il s’est lancé à l’assaut du mamelon de Villasavary. Cette infanterie aurait-elle réussi? Peutêtre, mais elle aurait subi des pertes énormes. L’artillerie de la défense était en quan tité absolument insuffisante, puisqu’elle ne représentait, avec ses h batteries de fi pièces pour 12,OOOfusils,qu’une proportion de 2 pièces pour 1,000 hommes. Aussi son rôle a-t-il été insuffisant, sauf au début de l’action, où elle a riposté à l’artillerie en nemie, mais celle-ci est devenue bientôt supérieure en nombre et la première a dû délaisser le mamelon de Villasavary. L’artillerie de l’attaque a été bien con duite à l’aile gauche. Le centre était dé pourvu de pièces. Quant aux batteries de l’aile droite, elles ont ouvert le feu à 5,000 mètres, ce qui est une distance ex cessive. On a cru, en général, que la cavalerie u’a rien fait pendant cette action. C’est une erreur. Le 9e régiment de chasseurs, qui appartenait à la 33e division, côté de la défense, a cherché dans la plaine le 10" régiment de dragons qui lui était op posé. Quelques replis de terrain et ran gées d’arbres ont même permis à un esca dron du 9e chasseurs, conduit par un jeune et entreprenant capitaine, d’enle ver trois batteries de la ligne d’attaque qui étaient tout à fait en l’air. Le général Maillot, qui était arbitre sur cette partie de la ligne de bataille, a déclaré que cet enlèvement était de bonne prise. IL est vrai que le 10e de dragons s’en est vengé quelque temps après en tombant sur le 9e de chasseurs,qui s’avançait par un che min oreux. Le général de Sonis, arbitre, a dû reconnaître que ce dernier régiment se trouvait ainsi mis hors de combat. Enfin, le génie avait creusé, dès le point du jour, sur les deux pentes du mamelon de Villasavary, deux tranchées-abris lon gues de cent à cent cinquante mètres cha cune, qui ont permis à l’infanterie de la défense de recevoir à bout portant l’as saut de l’infanterie de l’attaque. Au résumé, cette journée a été pleine d’intérêt et d’enseignement pour tous ceux qui l’ont suivie avec attention et en vue d’en profiter pour l’instruction des officiers et de la troupe. H. Barthélemy....