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Paris, 7 septembre 1881

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Paris
7 septembre 1881


Extrait du journal

Le Journal officiel a publié ce matin divers décrets relatifs à l’organisation administrative de l’Algérie. Ces décrets étaient annoncés depuis longtemps et les réformes qu’ils introduisent vivement réclamées par nos compatriotes d’Algérie. Nous doutons, cependant, que Y Officiel, quand il arrivera là-bas, y provoque le moindre enthousiasme. La mesure, très appréciable, qui rattache aux ministères compétents, les services algériens qui en dépendent, est, en effet, accompagnée de réticences et de correctifs qui en dimi nuent singulièrement l’importance, et il nous paraît que cette grande réforme, dont on attendait beaucoup, ne fera rien ou presque rien pour mettre un terme à l’état de choses dont chacun se plaignait en Algérie et même en France. Le gouvernement, du moins en appa rence, prend en mains les affaires d’Al gérie, et six ministres, dont les noms sont à YOlftciel, chacun au bas du décret qui le regarde, manifestent l’intention de voir les choses de leurs propres yeux. Rien de mieux, et personne, au moins pour l’instant, ne demandait davantage. Mais, ce principe posé, les ministres l’appliquent de singulière façon. Chacun d’eux nomme un délégué, qui se trouve être, naturellement, le même pour tous, c’est-à-dire M. le gouverneur général de l’Algérie, le populaire M. Albert Grévy. De telle façon que M. le gouverneur gé néral, qui avait, en Algérie, les pleins pouvoirs dont il se servait comme chacun sait, n’en est pas le moins du monde des saisi. Il les conserve, mais par délégation, et devient le fonctionnaire de six minis tres à la fois, tous responsables devant le Parlement des actes de leur subordonné. AI. Albert Grévy, qui déjà se savait cou vert par M. le ministre de l’intérieur, et en usait à l’occasion, n’aura plus que l’embarras du choix aujourd’hui, et il faut s’attendre à voir tout le cabinet défi ler, pour son compte, à la tribune. Nous comprenons bien que la responsa bilité des actes de M. le gouverneur général soit lourde pour le gouvernement, et que les ministres aient voulu se mettre à six pour la supporter. Mais, n’était-il pas plus simple, pendant qu’on touchait à la fonction, de toucher aussi au fonction naire, et, en même temps qu’on rattachait à Paris le gouvernement de l’Algérie, d’y rattacher le gouverneur? C’était là, à notre avis, c’est encore là la vraie solution, et nous souhaitons, sans...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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