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Écho de presse

19 septembre 1899, Dreyfus gracié

En 1899, alors que l'Affaire divise la France depuis cinq ans, Alfred Dreyfus est gracié par le président de la République. Une décision qui oppose à nouveau les deux camps.
Affaire Dreyfusantisémitismejustice
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

17 septembre 2016

et modifié le 18 septembre 2024

En 1899, alors que l'Affaire divise la France depuis cinq ans, Alfred Dreyfus est gracié par le président de la République. Une décision qui oppose à nouveau les deux camps.

19 septembre 1899. Le président de la République Émile Loubet, suivant l'avis de son président du Conseil, Pierre Waldeck-Rousseau, gracie Alfred Dreyfus, condamné quelques jours auparavant à 10 ans de réclusion lors de la révision de son procès. L'officier français, accusé à tort d'avoir divulgué des informations militaires à l'armée allemande, avait été condamné à la déportation à vie sur l'île du Diable en Guyane en décembre 1894. La mobilisation des dreyfusards, et notamment d'Émile Zola, avait ouvert la voie à un second procès. Dès le lendemain de la grâce présidentielle, Alfred Dreyfus est remis en liberté. La décision divise naturellement les deux camps qui s'étaient opposés pendant l'Affaire.

L'Aurore, où Zola avait publié son fameux « J'accuse...! », ne se contente pas de se réjouir de la grâce et appelle à la réhabilitation :

"La grâce de Dreyfus ne peut être que le mouvement spontané, naturel, légitime, par lequel les représentants du pouvoir civil refusent de s'associer à l'iniquité obstinée des juges militaires. C'est le gouvernement de la France républicaine repoussant avec horreur toute responsabilité, toute solidarité dans ce déni de justice. Bien loin de mettre obstacle à l'œuvre de réparation, c'en est le prélude et comme l'annonce.

Dreyfus va être libre : libre de ses mouvements, libre de respirer l'air du dehors, libre de chercher à reprendre ses forces, libre de tenter de revivre – à combien plus forte raison, libre de travailler à recouvrer son honneur, libre de préparer sa réhabilitation, libre de s'efforcer de libérer la France des remords et de la bonté d'une injustice obstinément maintenue."

L'Ouest-Éclair se fait fort de mettre les choses au clair :

"Il faut voir les choses comme elles sont et ne pas donner aux mots une signification qu'ils n'ont pas. La grâce et la réhabilitation, que quelques-uns confondent trop facilement, n'ont au point de vue de l'analogie, qu'un rapport purement physique : celui de la mise en liberté de l'individu qui en a bénéficié.

La réhabilitation efface le crime ; la grâce ne l'efface pas ; et dans le premier cas c'est une innocence que la loi reconnait, tandis que dans le second, c'est une culpabilité à laquelle le Chef de l'État fait miséricorde. Ainsi en va-t-il pour Dreyfus."

L'Intransigeant du 22 septembre titre de manière éloquente : « Le traître en liberté »

"Dreyfus a trouvé, dans ceux qui applaudissent à sa grâce, ses maîtres en crapulerie et même en trahison.

Depuis la feuille du salarié Jaurès, qui mange à tous les râteliers et, après avoir tapé les syndicats ouvriers, se fait nourrir par les syndicats juifs ; toute la séquelle des journaux et des journalistes qui ont vécu depuis trois ans sur l’Affaire, comme les poux vivent sur la tête d’un teigneux, affirment que la délivrance de leur traître de juif répond au vœu de toute la France civilisée."

Il faudra attendre 1906 pour que Dreyfus soit réhabilité. Et que le climat s'apaise, enfin.

–

En complément, voir notre dossier sur le premier procès de Dreyfus en 1894.

Mots-clés

Affaire Dreyfusantisémitismejustice
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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