Billy the Kid. Le nom de ce bandit légendaire a fait frissonner des générations entières aux États-Unis et dans le monde. Son existence aura pourtant été de courte durée : à 21 ans, le jeune homme en cavale est abattu par un shérif lancé à ses trousses.
En 1881, le journal Gil Blas raconte sa mort telle que rapportée par Le Courrier des États-Unis.
Depuis sa dernière évasion de la prison de Lincoln, Billy vivait avec des Mexicains et “avait adopté leur costume”. Ayant obtenu des informations sur le fuyard, Pat Garrett, le shérif du comté de Lincoln, s’était rendu dans la résidence d'un éleveur de bétail où le Kid allait acheter de la viande. “Il y était depuis une vingtaine de minutes quand Billy a fait son entrée, sans chaussures, un couteau ouvert à la main”.
La scène du meurtre de Billy the Kid — dont l'exactitude a été remise en cause depuis — est digne d’une scène de film :
"Le brigand, en s'avançant lentement vers Garrett, s'est exposé au clair de la lune, qui pénétrait par la fenêtre, et Garrett, prompt comme l'éclair, lui a tiré dessus. Il est tombé à la renverse, serrant un couteau dans une main, un revolver dans l'autre.
La balle lui avait traversé le cœur, et sa mort avait été instantanée, très heureusement pour le shérif qui, sans cela, ne serait pas sorti vivant de la chambre, car le Kid était un tireur de premier ordre. La nouvelle que le brigand était tué a causé des réjouissances dans tout le pays, dont il avait juré de massacrer les plus nobles habitants. Le nombre de ceux qui avaient déjà péri par ses mains est de dix-huit, preuve qu'il entendait tenir son serment."
La vie du brigand au visage d’enfant fera l’objet de nombreux films, contribuant à forger sa légende ; le premier, tourné au Nouveau-Mexique, sort en 1930 et bénéficie d’une invention révolutionnaire de l’époque permettant “de lutter efficacement contre les bruits parasites qui gênaient tant parfois les prises de vues extérieures”, comme le rapporte Paris-Soir.
Ecrit par
Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.